vendredi 27 juillet 2012

Copacabana 2: La Isla del Sol

Il part plusieurs fois par jour des bataillons de bateaux à destination de la Isla del Sol, l'une des plus grandes îles du lac Titicaca. La Isla del Sol a un statut particulier: ni Bolivie, ni Pérou. Ils bénéficient d'une relative indépendance, et réclament pour toute formalité d'arrivée sur leur sol quelques bolivianos en échange d'un petit ticket.


Ayant choisi à notre insu le plus lent de tous les bateaux, nous sommes arrivés bien après les autres, ce qui ne nous laissait sur l'île, en tout et pour tout que 45 minutes. A peine le temps de s'élever au dessus du village pour avoir une vue d'ensemble.

Il règne sur l'île une ambiance clame (pas de voiture, mais des arbres, des fleurs et des rivières), mercantile (tout le long du sentier, des enfants en costume traditionnel vous courent après pour vous vendre des cailloux, des amulettes, ou une photo de leur alpaca: 2 bolivianos la photo), et mystique: le long des marches, un grand blond en costume de gourou (je ne vois vraiment pas d'autre mot), les bras levés vers le ciel, vous propose (moyennant une petite contribution, bien sûr) de vous emmener sur le chemin de la méditation pour vous y révéler quelques grandes vérités sur le monde et sur vous-même.On prétend d'ailleurs que l'eau de la fontaine en haut de l'escalier a de nombreuses vertus.

On monte vers elle avec espoir pour en boire quelques gorgées qui guériront les maux qui laissent la médecine impuissante (et on repart peut-être avec les boyaux tordus...) Magique ou pas, si court qu'ait été le temps que nous y avons passé, nous avons trouvé cette île bien belle et bien paisible, un petit havre de paix où il doit faire bon marcher entre les eucalyptus, sur les cimes des collines ou le long du rivage.



Le Lac Titicaca est le plus grand lac navigable d'altitude du monde. En fait, c'est surtout une magnifique étendue d'eau, aux confins de la Cordillère des Andes, autour de laquelle il règne, quelle que soit l'agitation du rivage, une sérénité et une douceur contagieuses. Il y fait froid le matin, froid le soir, mais lorsque le soleil est au zénith, le lac devient d'un bleu appétissant, et il faut se souvenir que l'eau est glacée pour comprendre pourquoi personne ne patauge dedans.






Le temple du Soleil
A Copacabana, on sert en abondance les truites directement pêchées dans le lac par les jonques en osier qui reposent dans le port une partie de la journée.


Si Copacabana et la Isla del Sol sont nourries par le tourisme, il n'est pas difficile d'imaginer à quel point la vie des gens qui vivent autour du lac et dans les montagnes autour est différente de tout ce que nous connaissons. Descendants des quechuas, pour la plupart, ils vivent toujours en costume traditionnel, dans des cabanes de fortunes où la douche froide est déjà un luxe, n'ont de la lecture et des voyages qu'une vague idée, et ne comprennent pas l'agitation des touristes qui passent avec leur guide entre les mains, leurs attentes précises et leurs illusions fragiles.
Alpaca d’apparat photographié clandestinement pendant sa pause. 
Avec les lamas, l'éternelle question: si je fais encore un pas, il crache?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire