samedi 31 janvier 2009

Miss Warrior 2008 aux îles de la Madeleine


Les îles de la Madeleine.
Tout d'abord, ne comptez pas sur moi pour vous donner une quelconque explication de ce nom. Pourquoi Madeleine? Pourquoi pas Pénélope ou Marie-Emilie? Pourquoi?
Parce que Madeleine, ça finit comme baleine, et que des baleines, il est sensé en passer quelques unes de temps à autres dans le golf du Saint Laurent? (j'ai sur les baleines québecoises une théorie que je vous proposerai un jour où nous aurons tous du temps à perdre)
Parce que "Madeleine, elle aimera ça"? et que l'office du tourisme des îles veut que les touristes sachent qu'ils vont aimer ça?
Parce que le premier bipède qui a posé les pieds sur les îles s'est dit: "Boudiou, va fallouère bâptiser c'te place là! què jour qu'on est âjourd'hui? Té, c'est ben l'fun! c'est l'jour d'la sainte Madeleine! Ben j'aimerai ça, Madeleine! Pis ça rime avec baleine! Té! Pis si M'sieur Proust daigne bouger son c... jusqu'icitte, ça lui rappellera plein de souvenirs, parce que ces madeleines là, y'a pas de souci, al trempent! èz infusent à longueur de temps! Hèhè!!" Et voilà, c'était fait!?
Je ne crois pas que ce soit un héritage amérindien, genre le prénom de la belle-mère du chef, et il a pas voulu vexer sa femme, déjà qu'il refusait d'aller aux soupers de famille sous prétexte que belle-maman savait pas faire cuire correctement le caribou... (ce qui est tout à fait faux, belle-maman respectait exactement le temps et la chaleur de cuisson appris de sa propre maman! et si monsieur son gendre ne savait pas apprécier le patrimoine gastronomique de sa propre tribu, c'était pas sa faute, elle pouvait plus rien faire pour lui, et c'était indigne d'un chef de tribu, qui par ailleurs... Revenons à nos madeleines)

Miss Warrior 2008, pour vous la faire courte, parce que le temps, si ce n'est de l'argent (faut pas déconner, on ne me la fait pas!), c'est tout de même précieux.
Miss Warrior 2008, donc, c'est moi aux îles de la Madeleine, à 20h le soir de mon arrivée (levée à 4h du matin, on vieillit quand les jours sont longs comme ça...), qui fonce (mouaaaaarf!!! enfin, si quelqu'un veut bien le croire, ça me fera plaisir) en vélo, avec tout son barda de voyage sur le dos, sur une route plutôt bien vallonnée (surtout dans le sens de la montée) que je ne connais pas, vers un terrain paumé qui appartient au mec qui m'a loué le vélo et sur lequel il a accepté que je pose ma tente quand il s'est rendu compte qu'à 19h30 un soir de novembre, je n'avais aucune idée:
_ de là où j'allais dormir
_ de la taille ni de la géographie des îles.
Pour ceux qui trouvent que c'est encore très raisonnable, je précise que la météo avait annoncé qu'à 20h, il ne restait au maximum que 3 ou 4 heures de beau temps avant la pluie, le vent...
C'est vrai qu'au matin, fallait faire attention à ne pas toucher les parois de la tente, que j'avais par ailleurs montée de travers la veille dans l'obscurité la plus complète...


Miss Warrior 2008, c'est donc le reccord battu de l'amateurisme toutes disciplines confondues.

Ci-contre, c'est mon fidèle Rossinante des îles. Nous avons lutté ensemble
contre les éléments.
Ce qu'on ne voit pas, ce sont les onze kilos de bagages qui restent sur
mon dos à moi...
Les montures d'aujourd'hui...

vendredi 30 janvier 2009

Dans le nez


Qu'est-ce qu'une odeur?
d'aucuns savants me répondront que ce sont des particules chimiques qui se promènent dans l'air.
Qu'est-ce qu'un nez?
d'aucuns, ceux qui en ont, par exemple, me répondront que c'est une pic protubérant à la surface du visage, qui sert à respirer (ce qui sert à alimenter les poumons en oxygène, et eux ils font passer au sang qui fait passer aux organes selon leurs besoins (moi aussi, j'ai vu Il Etait une fois la vie!) Bravo pour le rapport direct du producteur au consommateur, en passant!!), et à percevoir des odeurs. Par exemple, quand ça sent le souffre ou le sapin, la partie réptilienne du cerveau va tout de suite comprendre que la fuite sera bientôt la prochaine chose courageuse à entreprendre.

Et quand vous ne le sentez pas? C'est quoi le problème? c'est que vous l'avez dans le nez? dans l'os?


Et quand vous ne vous sentez pas bien?  Suffit-il de se faire sentir par un autre?

Eh oui, vous faites les malins: "Ah, ouais, trop facile, une odeur moi je sais ce que c'est, pis le nez aussi, trop nulle la fille!" N'empêche que vous avez beau savoir ce que c'est qu'un nez et où on peut trouver un nez (généralement au milieu de la figure), ben des fois, vous ne le sentez pas non plus!!

C'est une question de perception, mais il est assez probable que tous les nez sentent les choses différement, et que quelques constantes subsistent d'un nez à l'autre: un biftèque oublié au frigo depuis un mois et demi, ça ne sent pas bon, les fleurs au printemps, quand la terre chauffe, ça sent bon. 
Entre ces constantes, les avis divergent (et dix verges, c'est beaucoup (P. Desproges)).
Pour certains, l'essence ça sent bon, pour d'autres non, pour certains, l'argent ça sent bon, pour d'autres, l'argent n'a pas d'odeurs, et pour d'autres encore, ben ils n'en savent rien, parce qu'ils n'ont pas souvent l'occasion de mettre leur nez dans un sac de billets. Pour certains, la sueur ça sent bon, pour d'autre, il n'en n'est pas question, pour certains, le vin sent bon, pour d'autres, c'est (v)ignoble...
Il faudrait pouvoir se mettre dans le nez des autres pour savoir si oui ou non, la sueur ça sent mauvais. Est-ce que celui qui ne supporte pas l'odeur de la sueur est une chochotte incapable d'assumer la condition humaine, ses odeurs, ses reflux, ou est-ce parce que son nez lui lit le message chimique avec un accent différent?

Tiens, il y a encore un an, l'odeur des oignons frais, de l'herbe coupée, de la sueur et des feuilles tombées qui pourrissent me mettaient l'eau à la bouche. Façon de parler, bien entendu. Une sinusite, et toutes ces odeurs se sont teintes d'une nuance âcre qui me les rend tout à fait désagréables. 
Plusieurs grandes questions se posent alors: 

_ Est-ce que avant je sentais tout bien comme il fallait, et maintenant mon sens de l'odorat est perverti à la suite d'une maladie?
_ Est-ce que avant je sentais tout de travers, et par hasard une maladie qui passait par là a rétabli les choses?
_ Est-ce que avant je sentais les choses à la façon des gens qui aiment l'odeur de la sueur, des feuilles qui pourrissent et des oignons frais, et maintenant, je les sens à la façon des gens qui n'aiment pas? Le sort m'aurait donné l'étrange droit de changer de percpetion au cours de ma vie? (auquel cas je tiens à lui faire savoir que c'est hyper sympa de sa part, mais que je préférais avant...)
_ Est-ce que c'est juste un changement de perception, qui n'a rien à voir avec ce que sentent les autres personnes au monde, qui n'est dû qu'à une sinusite, qui passera peut-être avec le temps, ou pas, et que personne n'en n'a rien à foutre parce que ça arrive à tout le monde, et que tout le monde n'en fait pas pour autant un long et particulièrement emmerdant article sur son blog?

C'est quoi la perception, finalement? 
Et si Platon avait raison, et qu'on était tous enfermés dans une caverne, les yeux fixés au mur sur lequel passent des ombres qui nous fascinent et que nous prenons pour la vie? Comme dans Matrix: les gens sont endormis dans un tuyaux en verre, ils croient qu'ils vivent, mais que dalle, ils songent... 
Matrix, Platon, même combat: celui de la vérité.

mardi 27 janvier 2009

Encore pire


Hier soir,
quelqu'un m'a dit que kouette29 n'était sans doute même pas une personne, mais un bot. Un bot, j'ai pas trop compris précisément ce que c'est. Plus ou moins: un logiciel intrusif qui a un texte tout prêt qu'il te sort sans en avoir rien à carrer de ce que tu as à lui répondre. Genre si à la rituelle question: "ça va?" tu réponds que non, ton médecin vient de te déceler une maladie dégénérescente rare, à évolution rapide, que ton patron, en apprenant ça, t'a viré, et que de toutes façons, tu ne cherches pas de réconfort ailleurs qu'auprès de ton chien parce que des amis, t'en as jamais eu, et que le sexe opposé n'a jamais semblé se rendre compte que tu faisais partie du sexe opposé (opposé à l'autre sexe opposé. Enfin, quand je dis opposé, on s'entend, il ne s'agit pas de s'opposer, faire une grêve, une manif... juste s'opposer: être contre le sexe opposé, tout contre (Sacha Guitry)), eh ben sans se démonter, kouette29 va enchaîner: "cool! moi j'ai eu ton adresse par une amie sur edenfirt, ..."
Ça expliquerait deux choses:
1) Pourquoi kouette29 n'en n'avait rien à foutre de mes remarques au sujet de sa présence sur mon msn.
2) Pourquoi contrairement à ce que j'annonce malicieusement juste avant, elle fait très peu de fautes d'orthographe, alors qu'elle écrit très vite. Relisez le texte de cette aberration conceptuelle: à quelques exceptions près, les accords sont bons, les lettres et les mots à leur place...
Or, il est fini depuis bien longtemps le temps où quelqu'un était capable d'écrire très vite sans faire de fautes. Au risque de paraître méchante (j'aimerais bien, mais ce n'est même pas le cas, je suis juste consternée), il est fini le temps où pour draguer, une jeune personne, quel que soit son sexe, se souvenait que son principal outil d'attaque, c'est la langue (euh... oui, la langue. En l'occurrence, le français).
Un jeune en chair et en os n'a plus aucune notion d'orthographe ni de syntaxe pour s'exprimer à l'oral, donc encore moins sur internet.
Comme on vous l'apprendrait à l'IUFM, pour vous sortir de l'erreur où vous végétez depuis de nombreuses années: "Si apprendre une règle de grammaire par coeur et faire des exercices dessus permettait d'apprendre une langue, ça se saurait" (C'est vrai que depuis qu'on n'enseigne plus la grammaire aux apprenants (pour les non-comprenants, voir le blog de "prof en vacances", où un petit lexique vous permettra de ne plus passer pour de sombres imbéciles dans les salons brillants de l'IUFM) depuis qu'on n'ensiegne plus la grammaire aux apprenants, donc, il maîtrisent tout de même beaucoup mieux leur langue maternelle et les langues étrangères!)

Pour les mêmes personnes qui comprennent vite, mais à qui il faut expliquer longtemps, M. Edenflirt n'a même pas sous-payé de malheureux employés pour se faire envoyer chier de 8h du matin à 23h par les internautes révoltés! Non, M. Edenflirt a payé une seule fois un seul informaticien vénal et sans scrupules, pour qu'il fabrique un logiciel qui fait tout le boulot. Et M. Publicité s'est chargé du texte.
Mais M. Edenflirt a eu bien raison d'économiser sur le personnel, parce que ça risque de lui coûter beaucoup de sous durement gagnés, le jour où quelqu'un, ou quelques uns, vont se décider à le traîner devant la justice...
(Bordel!)

Indice passoire, c'est ma tournée, un trou en plus!

P.S: Messieurs, faites attention, un logiciel va peut-être bientôt tenter de vous "charmer" (dixit kouette29) Soyez forts, vifs et vigilants. Sinon, c'est quand même vachement la honte!! Un logiciel!!

lundi 26 janvier 2009

Problèmes de couple


Quand Vanessa part à Dî, Johnny déprime...
Quand Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri...

Et pour ceux qui savent (d'expérience) que c'est avec deux célibataires qu'on fait un couple:
Spéciale dédicace à Arnold: Quand on a trop le choix, ahr, ce n'est guère facile de décider...

Passoire fashion


Voici le premier coup de gueule officiel de ce blog.

Pour vous mettre au parfum:
Ce matin, lundi 26 janvier, une nouvelle semaine commence. A la fin de cette semaine, le premier semestre se termine, et j'ai encore pas mal de pain sur la planche (c'est juste que j'ai perdu la planche... )
Je me lève courageusement une heure après que mon réveil a sonné, vous passe les détails, et après un frugal petit déjeuner, l'escalade de l'Everest et la relecture de l'ensemble de la Comédie Humaine (comme tous les matins. C'est de cette hygiène de vie spartiate et exigeante que je tire ce talent qui vous laisse tous bouche bée), j'allume mon ordinateur, histoire de voir si quelqu'un s'est décidé à changer ma vie pendant la nuit.
Et là, là, là, c'est là que je voulais en venir:
_ le ver qui a piraté mon adresse msn a encore sévit, et tous mes contacts ont reçu une pub, ou un virus, ça revient plus ou moins au même.
_ un message trop bizarre reçu en deux exemplaires m'annonce que mon compte paypal a été suspendu pour cause d'utilisation frauduleuse (qué compte paypal??? qué utilisation frauduleuse??)
Et le pompon sur ce gâteau pourri (déjà un pompon sur un gâteau, c'est berk):
_ une nana avec un pseudo trop débile: "kouette29" (putain! couette!! avec un "c" comme "Conne", "Crétine", "Cerveau? Connais pas!!") s'ajoute à mes contacts msn et commence à me parler.
Wouah! Tout ça pour moi? C'est TROP gentil. Fallait pas. Vraiment.

Parenthèse historique: Il y a quelques mois, au siège social de "edenflirt":
M.Edenflirt: Mes enfants, la situation est grave, les gens sont saturés de sites de rencontres, ils en ont trop rien à foutre du nôtre. En plus, on a un nom trop pourri: Edenflirt!!!
M.Publicité (vexé): ben quoi?! c'est mignon Edenflirt! pour ceux qui comprennent pas la référence à l'Eden, y'a une session de rattrapage à la fin du mot: flirt!
M.Edenflirt: sans commentaire. La crise du site de rencontre nous talonne (et Silvester n'y est pour rien. Désolé, c'est pourri, mais c'est compulsif). Si vous voulez nourrir vos enfants à la fin du mois du prochain, il me faut une idée de génie là, tout de suite, maintenant. Je compte, dans trente seconde, je vire l'un de vous, les trente secondes qui suivent, un autre, et ainsi de suite jusqu'à l'idée de génie. C'est clair?
Futur RMIste lambda: Mais patron?! Vous déconnez! y'a des lois! on est dans un pays proté...
M.Edenflirt: Vous avez raison Dushmole: pour l'exemple, vous allez montrer à vos petits camarades comment ça va se passer dans trente secondes. Faites exactement ce que je vous dis: rangez votre bic dans votre poche de costar, votre bloc note dans votre sacoche noire en cuir véritable, doublé polyéthylène d'agrume. Fermez bien votre sacoche noire en cuir véritable, doublé polyéthylène d'agrume. Bien. Levez vous. Oui oui. Levez-vous. N'oubliez pas votre sacoche noire en cuir véritable, doublé polygna gna gna. Serrez la main à votre voisin de gauche. La bise à votre voisine de droite. On n'a pas de temps à perdre, pour tous les autres, juste un signe de main. Soupirez bruyamment. Non Dushmole, non! Ne pleurez pas! Dans un pays protégé, comme vous dites, on ne vous laissera pas tomber: d'ici huit à neuf mois, vous devriez toucher votre premier RMI si tout se passe bien. Dirigez vous vers la porte. Ouvrez-la. Sortez, fermez la porte. Au revoir, M. Dushmole! Merci!
Alors, où en étais-je? Ah oui: trente, vingt-neuf, vingt-huit, vingt-sept...
Cinq ex-employés plus tard:
M. Edenflirt: Cinq, quatre, trois, deux...
M.Publicité (la voix chevrotante): Non!! j'ai une idée!!
M.Edenflirt (mielleux): Oui?
M.Publicité: Ben... Euh... Voilà! Je me disais, comme ça, que les gens, ils ont presque tous une adresse sur une messagerie euh... une messagerie instantanée.
M. Edenflirt (sucré): Mais oui mais oui...
M. Publicité (un filet de voix): Ben voilà... les gens, ils font pas attention aux pubs en bas de la fenêtre de discussion.... Et pourquoi, à votre avis?
M. Edenflirt (sirop de glucosé): Mais je ne sais pas du tout, mon ami!
M. Publicité: C'est... c'est... c'est facile hi hi!! (voix qui rappelle cette époque dramatique dans la vie d'un garçon, lorsqu'il ne sait jamais lui-même avant de prendre la parole qui de l'homme ou de l'enfant en lui prêtera ses cordes vocales à son énoncé) c'est... parce que les gens, ils sont occupés à discuter!
M. Edenflirt (glucidique): Ah mais oui! mais tout à fait!
M. Publicité (plus d'air que d'ondes sonores): ben voilà, du coup, faut pas chercher à détourner leur attention, faut aller les chercher là où elle est leur attention.
M. Edenflirt (limite diabétisant): Je ne vous suis plus, mon ami, mon frère...
M. Publicité (crache quelques organes avant de reprendre la parole): ben faut venir leur parler. Comme au téléphone, on appelle les gens pour les harceler jusqu'entre la poire et le fromage, ben là, on pousse un retranchement supplémentaire: on vient leur parler sur leur messagerie internet.
M. Edenflirt: Si je vous comprends bien: Bibi paie des sous diplômés, de la chair à SMIC, pour entamer la conversation avec M.X et Mme Y pour leur proposer de se joindre à la poétique communauté Edenflirt?
M. Publicité (essuie discrètement un filet de sang aux commissures des lèvres): Oui, c'est bien ça.
M. Edenflirt: Eh ben voilààààààààà!!! C'était pas si compliqué!! C'est très bien, ça!! Je vous alloue une petite somme rondelette pour mettre ça en oeuvre dans les plus bref délais, et pour la greffe d'organes. Et enlevez-moi ces cochonneries sanglantes de dessus le plancher, vous allez rendre tout le monde malade.

Fin de la parenthèse historique. Explication pour les quelques personnes qui comprennent vite mais à qui il faut expliquer longtemps: M. Publicité vient de transposer le principe du coup de téléphone publicitaire sur msn, yahoo, et autres messageries instantanées. C'est à dire qu'un salarié mal payé, sous un pseudo débile, mais anonyme et suggestif, va vous proposer de le joindre à vos contacts, et entamer directement de vous draguer pour vous convaincre de venir vite jouer avec lui ou elle sur Edenflirt, ou autre vendeur de désespoir sucré.

Reprise de la narration.
Donc kouette29, dont la spécialité ne sera vraisemblablement pas l'orthographe, est venue m'aborder sur msn. Elle se présente: Sandra, et elle voulait trop me parler depuis longtemps.
Les faits sont suffisamment éloquents, voici la conversation constructive que nous avons échangée:

26/01/2009
12:16:13
kouette29@hotmail.fr
Marjolaine
Je me présente...je m'appelle Sandra et toi?
26/01/2009
12:16:18
Marjolaine
kouette29@hotmail.fr
salut
26/01/2009
12:16:22
kouette29@hotmail.fr
Marjolaine
:)
26/01/2009
12:16:25
Marjolaine
kouette29@hotmail.fr
t'as eu mon adresse comment?
26/01/2009
12:16:38
kouette29@hotmail.fr
Marjolaine
Une amie à toi m'a donné ton msn. (Elle veut pas que je te dise qui elle est pour l'instant.)
26/01/2009
12:16:50
kouette29@hotmail.fr
Marjolaine
Je l'ai rencontrée sur www.edenflirt.tv
26/01/2009
12:17:03
kouette29@hotmail.fr
Marjolaine
Elle a essayé de me charmer lol
26/01/2009
12:17:27
kouette29@hotmail.fr
Marjolaine
Je recherche pas nécessairement un copain mais au moins de nouveaux contacts seulement pour le plaisir ;)
26/01/2009
12:17:37
kouette29@hotmail.fr
Marjolaine
Tu veux m'en dire plus sur toi?
26/01/2009
12:17:46
Marjolaine
kouette29@hotmail.fr
je suis une fille et je cherche personne
26/01/2009
12:17:57
kouette29@hotmail.fr
Marjolaine
Tu es grand? Moi je suis tout petite mais j'aimes les mecs plus grand.
26/01/2009
12:18:05
kouette29@hotmail.fr
Marjolaine
Tu aimes quel genre de fille?
26/01/2009
12:18:17
kouette29@hotmail.fr
Marjolaine
Je suis Sandra...ton amie m'as donné ton msn
26/01/2009
12:18:26
kouette29@hotmail.fr
Marjolaine
quand tu seras sur www.edenflirt.tv
26/01/2009
12:18:38
kouette29@hotmail.fr
Marjolaine
clique recherche dans le site et tapes: Sandra19_31
26/01/2009
12:19:01
Marjolaine
kouette29@hotmail.fr
ok, je sais pas comment t'as eu mon adresse, j'ai pas d'amie sur edenflirt, et je vois pas trop ce que tu cherches, donc on va clore la conversation
26/01/2009
12:19:02
Marjolaine
kouette29@hotmail.fr
ciao!

La fille (était-ce vraiment une fille, de toutes façons?), elle parle par phrases toutes faites qu'elle doit trouver dans un manuel à côté d'elle, elle ne lit pas ce que j'écris, elle a même pas fait gaffe que je m'appelle MarjolainE, et que si en effet, Marjolain, ça existe (si si, y'a un homme politique sur la Côte Nord au Québec qui s'appelle comme ça!!!), ben quand y'a un E à la fin, de toutes façons, y'a plus beaucoup d'espoir de parler à un producteur génétique de testostérone, et elle semble vraiment avoir grand hâte que je la rejoigne pour que nous copulions virtuellement sur edenflirt.

Internet, y'a des jours, c'est juste un moyen de plus pour réduire encore comme une peau de chagrin le misérable espace de vie privée que nous nous accordons encore. C'est juste un moyen de bien nous faire sentir que si nous, on peut voir plein de chose à travers l'écran, ben eux aussi, ils voient plein de choses! Trop l'fun!!
Les spams, les espions, les cookies, les vers, les virus, les pop up, ou je sais plus comment on appelle ces fenêtres qui s'ouvrent intempestivement sur votre écran sans que vous ne demandiez rien à personne, bien tout ça, c'est des petites aiguilles qui viennent faire de petits trous dans votre vie privée. S'il existait un indice de la vie privée, ce serait une passoire. Une passoire pleine de nouilles.

Allez, je vous laisse méditer ça, tas de peaux de chagrin!

mercredi 21 janvier 2009

Dieu vous le rendra


A la demande générale (et surtout parce que c'est fou tout ce qu'on peut avoir à faire d'important quand on a un travail à rendre bientôt!),
voici en exclusivité un premier épisode de la vie de l'autre côté de l'océan (pour ceux qui sont effectivement de l'autre côté de l'océan, il va de soi qu'il ne faut pas prendre au pied de la lettre cette information: nous sommes bien en train de parler de votre autre côté: le Cranada).
C'était un matin où je m'étais levée trèèèèèèèèès tôt (je vous expliquerai pourquoi un autre jour) pour prendre le bateau qui devait me porter des côtes de la Nouvelle Ecosse à celles de l'île du Prince Edouard. La traversée n'était pas très longue, une heure à tout casser, que je mis à profit pour faire des photos, boire un chocolat chaud et dessiner la pancarte avec le nom de ma prochaine destination, pour le stop.
L'art de la pancarte d'auto-stop m'a été enseigné par un authentique pouceux. C'est l'outil de travail qui vous fait passer aux yeux de tous du rang d'amateur innocent à celui de pouceux officiel. Avec une pancarte, on monte en grade, et ça se sent! Cela demande un certain entraînement pour écrire le nom de la destination de façon lisible et claire. Au début, on sert trop à droite, ou trop à gauche. Lorsque vous avez réussi à cadrer correctement, vous pouvez personnaliser votre pancarte, en insérant quelques symboles sympathiques, qui laisseront supposer aux conducteurs solitaires, qui vont loin et qui s'ennuient au volant, qu'avec vous, ils passeront un très bon moment. (En ce qui concerne un possible malentendu sur ce que nous entendons par "un très bon moment", nous y reviendrons plus tard dans un chapitre bien plus noir que celui-ci).
A la fin de la traversée, comme le temps était doux et ensoleillé, je me rendis sur le pont, comme presque tous les passagers, pour voir se rapprocher la côte.
J'étais un peu déçue, parce que je savais d'expérience que les bateaux sont souvent l'occasion rêvée au Canada pour rencontrer des gens sympathiques qui connaissent les lieux et vous offrent un lift (un lift: un tour grâcieusement offert par une personne qui en plus d'aller dans la même direction que vous possède un moyen de transport motorisé et un sens louable du partage). J'étais donc déçue, car je n'avais trouvé le moyen d'engager la conversation avec personne. Aussi, lorsqu'un homme d'âge moyen, avec des lunettes de soleil qui lui donnaient le regard troublant d'une drosophyle m'aborda, bien que ce fut en anglais, je sautai immédiatement sur l'occasion. Nous étions le 5 novembre 2008.
La conversation que je vais retranscrire ici s'est déroulée en anglais, mais comme la très grande majorité des possibles lecteurs de ce blog parle franchement mieux anglais que moi, je vous la propose en français. Ca vous apprendra à parler si bien anglais, bande d'astie de tabarnaks!
L'homme-mouche m'aborde donc par un très classic: "Bonjour! tu voyages?
A quoi il semblait naturel de répondre: "Bonjour. Oui, je voyage en ce moment. Je fais un tour des Maritimes."
La conversation ayant démarré sur de bonnes bases, il ne restait qu'à la poursuivre méthodiquement:
Homme-mouche: Mais tu voyages comment? tu as une voiture?
Moi: Ben non, je voyage sur le pouce. Les gens sont très gentils par ici.
Homme-mouche: Ah! Mais tu n'as jamais eu de problème?
Moi: Pantoute! Les gens que j'ai rencontré ne cherchaient qu'à me rendre service. C'est incroyable comme les gens sont serviables en Nouvelle Ecosse! Hier, un homme a fait un détour et passé quelques coups de téléphone pour me déposer là où je voulais aller, en lieux sûr!
Homme-mouche: Ah, tant mieux. Et là, où vas-tu?
Moi: Aux îles de la Madeleine (sourire radieux mais non retranscrible sous le nez (au niveau de la bouche, comme c'est généralement le cas)). Et vous?
Homme-mouche: Je vais étudier.
Moi: Vous êtes étudiant?
Homme-mouche: oui, je fais des études pour être pasteur. Là, je vais à un stage sur l'île du Prince Edouard. Ma femme et mes enfants habitent en Nouvelle Ecosse.
Moi: Ah, d'accord. (Que répondre?)
Homme-mouche: Mais dis donc, tu as une tente sur ton sac, tu ne campes pas, quand même??!!
Moi: Ben non, je préfère pas, mais bon, au moins, si un jour je ne trouve pas d'endroit où dormir, j'ai la tente, c'est mieux que rien!
Homme-mouche: ... (visage consterné)
Moi: (pour le rassurer) Mais vous savez, si j'ai un problème, je sais qu'il y a deux endroits où je peux toujours frapper: le commissariat et la paroisse.
Homme-mouche: Ah oui! La paroisse! Il y a toujours des gens qui peuvent t'aider, à la paroisse. Mais tes chaussures, ce sont les seules que tu as?
Moi: (un regard étonné vers mes grosses chaussures de marche et de neige à la fois, un peu sales, mais plutôt solides) Ben... oui, elles sont bien!
Homme-mouche: (dubitatif) Mouais. Mais je ne vais pas pouvoir t'emmener jusqu'au bateau pour les îles de la Madeleine, moi je pars dans l'autre sens.
Moi: (déçue) Ah. Ben c'est pas grave, tant pis! Je vais trouver.
Le bateau arrivait alors et nous nous séparâmes, lui pour rejoindre sa caisse, moi pour être la première piétonne à descendre, et pouvoir présenter ma pancarte "Souris" (le nom de la ville d'où part le bateau qui va aux îles de la Madeleine) à tous les véhicules qui sortiraient.
Quelques voitures passèrent, visiblement pas franchement intéressées par ma candidature (eh oui, c'est la triste réalité que je ne voulais pas vous révéler tout de suite, pour ne pas vous plonger dans un absolu désespoir: la pancarte n'est pas magique, et parfois, les voitures ne s'arrêtent pas quand même). Vint le tour de l'homme-mouche. Je le vois arriver, et lui prête peu d'attention puisque je savais qu'il n'allait pas dans la bonne direction. Mais lui, la vitre baissée, me fait signe d'approcher. J'approche donc, pour voir qu'il me tend quelque chose que j'identifie assez vite comme un prospectus plié autour d'un billet de 20 dollars.
Là, trois voix ont pris la parole en un dizième de seconde dans ma tête:
_ La dignité: "Non mais ça va pas! pourquoi pas un morceau de pain, aussi, tant qu'on y est! impossible d'accepter l'argent d'un passant qui me prend pour une clocharde!!"
_ Le sens pratique: "pas franchement nécessaire"
_ Le sens de l'humour: "TROP DRÔLE!!!"
Bon, pas de suspense, le sens de l'humour a levé mon bras, j'ai saisi son offrande, et la dignité a ouvert ma bouche pour pronnoncer un honnête: "Mais vous savez, je n'en n'ai pas besoin".
Mais à peine disai-je "Mais..." que le zélé futut pasteur remontait sa vitre en disant: "It's OK! It's OK!" Ben oui, je m'en doute que c'est OK! Je te les ai pas volés, tes 20 dollars!
Cette volonté pudique de ne pas me confronter à mon indigence en refusant d'entendre mes remerciements larmoyants était tellement belle! Ou alors était-ce la volonté de ne pas risquer de s'entendre dire que je n'en n'avais pas besoin, et qu'il s'était trompé de charité??
Mon sens de l'humour triomphait cependant en chantonnant cyniquement: "t'es une clocharde de luxe! 20 dollars! Ya ben d'authentiques clochards qui vendraient leurs pieds pour en avoir autant!!" C'est con, un sens de l'humour, parfois.

Je jetais un coup d'oeil au prospectus. En grosses lettres jaunes au milieu d'un rond lumineux sensé représenter quelque chose de très conceptuel allant de la mort à l'Esprit saint, on pouvait lire cette question pertinente:
"Where will you spend eternity?"

C'est ça qu'on appelle le choc des cultures?

mardi 20 janvier 2009

Si si


Avec adresse et patience, on fait entrer une olive dans le cul d'un moustique.

mercredi 14 janvier 2009

Truc de ouf


Hier,
au détour d'un bureau de fac, j'ai découvert une petite étincelle de quelque chose qu'on n'a pas souvent l'occasion de croiser dans les services administratifs des facs de France et de Navarre.
Oui, je suis comme vous, je n'aime pas (ou plutôt, je n'aimais pas, la suite vous expliquera la raison de cet imparfait) dire du mal des administrations. Comme toute généralisation, c'est très injuste, ça ne prend pas en compte ceux qui font réellement du bon boulot.
C'est injuste, mais la vache!! ça défoule!!!!!
Ben oui, la maison qui rend fou, on en a tous monté les nombreux étages, heurté les nombreuses portes, ouvertes uniquement le second mardi du mois, de 10h à 10h08, on s'est tous fait jeter au moins une fois par une secrétaire qui nous a annoncé sur un ton sans appel que "vous voyez bien que je suis occuppée! Revenez demain!" ah! ben non! demain c'est fermé! c'est ballot! So close!!
Bref, on a tous eu l'impression (mais il faut toujours se méfier des impression, car les impression ne sont que les reflets de la caverne, nos sens nous trompent, et la vérité est au bout des Idées... ouais, m'est avis que Platon n'a pas dû avoir très souvent à faire tamponner son dossier 178B bleu au bureau des relations inter-UFR de sa fac!! sinon il n'aurait pas dit avec sérénité des conneries pareilles!!!!!!)On a tous eu l'impression, donc, d'être pris pour des cons. On a tous perdu peu à peu nos illusions et notre bonne volonté au détour des couloirs de fac, de sécurité sociale, ou d'administration en général.
Maintenant, lorsque vous ou moi avons une démarche administrative à faire, des années de déception nous reviennent, et c'est toujours avec une certaine appréhension au fond de la gorge, que nous franchissons la porte du bureau où le dragon, au téléphone face à des montagnes de dossiers en équilibre précaire, couronnés d'une plante verte décédée depuis trèèèès longtemps, ricane avec une copine.
Arthur a dit un jour (hier, d'ailleurs), que je fais sans doute partie de cette catégorie de gens qui peuvent rencontrer 12 rangées de cons, et croiront toujours que la 13ème sera meilleure. Je le confesse, c'est un peu vrai.
Eh bien hier matin, j'arrive dans le bureau de FLE par correspondance de ma fac. Le responsable discutait avec un ami. Je me fais donc discrète, et entreprend silencieusement dans mon coin d'ôter mes gants, pour me donner une contenance. C'est alors que le responsable arrête sa conversation et me lance un "Tiens, bonjour Marjolaine!"
"Silence"


Oui, vous avez bien lu: "Tiens, bonjour Marjolaine!"
Comme quoi, Arthur, j'ai raison, parfois, de croire que la 13ème rangée sera meilleure!

samedi 10 janvier 2009

Philosophie de blog


Qui lira tout ce qu'on écrit sur nos blogs? (surtout quand on commence à écrire beaucoup?)
Qui...
Qui?...

Finalement, personne.
(Est-ce en soit une raison suffisante pour écrire n'importe quoi? c'est une question à régler avec sa conscience et sa matière grise)

So? Vox clamans in deserto? (Une voix qui crie dans le désert? Expression latine que me répète souvent mon grand-père, un peu dur d'oreille, quand, dans les repas familiaux, tout le monde commence à parler très fort des choses qui n'intéressent que lui, et que finalement, une dizaine de sourds gueulent tous seuls ensemble autour de la table).
Vox clamans in deserto, disais-je?

Not exactliche! In deserto very special. Un désert où tous les grains de sable entassés les uns sur les autres crient leur spécificité, leur désir fou et désespéré d'être reconnus comme individus et sortits de la masse par les autres grains de sable.
Internet a donné la parole aux grains de sable. Internet a branché le son. Maintenant, on se voit, on s'entend, on se contemple crier, grand progrès, mais on est toujours des grains de sable.
Ok, il y a quelques cailloux. Les cailloux, ce sont les stars du désert, pour les grains de sable! Tous les grains de sable aspirent à devenir des cailloux. Les cailloux aspirent à devenir des rocs, les rocs à devenir des péninsules, les péninsules à devenir des montagnes, et les montagnes à devenir des plaques continentales.
Mais de fait, tous les grains de sable ne peuvent pas devenir l'Everest ou l'Australie!

Comme dirait le sage chinois: "si tu brises le cailloux, tu as des grains de sable. Mais tu ne peux pas briser le grain de sable".
Comme dirait le sage indien: "du coup, profite à mort d'être un grain de sable incassable, et tu verras que le désert, c'est pas mal cool, en fait!"
Comme dirait le sage togolais: "écris un blog, ouais, c'est une trop bonne idée, mais fais gaffe à garder ta dignité de grain de sable incassable"
Comme dirait la sage France Gall: " Et n'oublie pas que le désert avance".

vendredi 9 janvier 2009

Quebec fever



L'année 2008 aura été marquée par quelques évènements non négligeables, dont le moins négligeable sera sans doute mes deux séjours de l'autre côté de l'océan Atlantique (la vache!!! de l'autre côté de l'océan!! Il y a donc bel et bien un autre côté de l'océan!! et laissez moi vous faire part d'une reflexion étrange, fruit de ma grande (pffff!) expérience du monde, et inspirée par un vague souvenir du philosphe britanique Hobbes (enfin je crois que c'était lui, mais cette référence est à prendre avec des pincettes): quand on est d'un côté de l'océan, on a beau bien savoir où est l'autre côté (a priori, il est de l'autre côté, comme son nom l'indique), eh bien on a du mal à croire qu'il existe vraiment. On a beau voir des photos, clavarder avec des proches, on a toujours un petit morceau de cerveau qui vous répète avec insistance: y'a rien de l'autre côté, ça n'existe pas, la France! ou bien: ça n'existe pas, le Québec! Rationnellement, on le sait bien, que ça existe. Mais c'est pas rationnel. C'est juste comme ça. C'est juste ça, d'être un petit individu quelque part sur Terre: tout ce qui est en dehors de notre champ de vision n'existe pas. Il n'y a que moi, qui peut exister. Fenêtre surréaliste sur un monde sousréaliste.)
Anyway.
A deux reprises donc, j'ai subventionné la destruction de la couche d'ozone en achetant un aller-retour Paris-Montréal.
Je vais me contenter de vous décrire dans ce message le menu des pérégrinations, dont la très majeure partie s'est faite en stop. "Sur le pouce", comme disent les québecquoués. C'est à cette occasion que j'ai découvert qu'un pouce pouvait être un puissant moteur, puisque certains jours, il suffit de le lever au bon endroit au bon moment pour faire plusieurs centaines de kilomètres! En revanche, d'autres jours, panne de carburant, le pouce n'est qu'un moyen d'être ridicule et de passer pour un clodo sur le bord de la route, en plein soleil, pluie ou neige. Quelque soit le temps, on devient transparent, on fait partie du décors folklorique du voyage, pendant une durée indéterminable, et surtout interminable, on se sent minable. Alors ne comptez pas sur moi pour écrire le guide de l'auto-stopeur intercanadien. Je n'ai que de brillantes anecdotes à narrer. Pas de conseils à donner.
Cet été:
Arrivée à Montréal, puis passage à Québec.
Montée sur la Côte Nord jusqu'à Godbout. De là, mue par les conseils avisés, mais non éclairés de quelques citadins frileux (un comble au Québec!), qui m'ont persuadée que la suite de la Côte Nord ne présentait aucun intérêt culturel ni esthétique, je traverse le Saint-Laurent, et me retrouve en un lift à New Richmond, où je décide de faire un très rapide tour de Gaspésie, et de retourner sur la Côte Nord, qui était finalement ma destination première, et celle qui me tenait réellement à coeur.
Tour de la Gaspésie par la route 132. C'est très beau, la Gaspésie! Pis je me suis baignée à minuit avec des particules de photoplancton! Et ça, c'est pas glamour, c'est pas sensoual (hmmm) mais c'est vachement classe à raconter, et c'est super drôle à expérimenter. Dragon Ball Z, en maillot de bain deux pièces: tu donnes des coups dans l'eau, ça fait long traînée verte et lumineuse...
Retour sur la Côte Nord, et montée jusqu'à Natasquaan, où des raisons de calendrier m'empêchent de passer plus de quelques heures. Je le regrette infiniment, c'est superbe, et c'est si silencieux!!!
Et finalement, retour vers Montréal: toute la route 138 en cinq jours... A cent-mille à l'heure sur la route 138, y'a des pensées qui pardonnent pas beaucoup...

Voyage d'automne: point d'ancrage: Sept Iles, ville industrielle de la Côte Nord. Si la ville elle-même ne présente pas un charme particulier, les alentours sont sublimes. Pour une parisienne domestiquée comme moi, cette confrontation au sauvage (les quebecquois de la Côte Nord ne sont pas tous parfaitement domestiqués) est fascinante. Enivrante. Quelque chose comme une drogue.
Mais je me suis aussi promenée:
New Brunswick: Moncton.
Nouvelle Ecosse: Halifax
Iles de la Madeleine.
Et retour en deux jours à la case Sept Iles.

Les Iles de la Madeleine... faudra que je vous en retouche deux mots un jour prochain.




Différentes choses passionnantes au Québec: le lait frais, l'accent et les variantes du français: pour un québecquois de souche (et l'expression "de souche" prend tout son sens lorsqu'il s'agit des quebecquois), un tabarnak vaut mieux que deux "merdes"!!, l'anti-américanisme imbibé d'américanisme, la musique, l'influence permanente de la nature, les longues heures de voiture entre deux villes, la bienveillance tranquille et le "gros bon sens" de ces "enfants terribles" du Canada, bref, plein de choses qui font qu'on s'attache beaucoup et sans s'en rendre vraiment compte à ces cousins gouailleurs.




Avec le temps, je tâcherai de vous faire partager quelques savoureux aspects de ce froid pays, qui n'est pas mon pays, qui n'est pas un pays, qui est l'hiver (dixit la légende vivante de Natashquaan: Gilles Vigneault)

lundi 5 janvier 2009

Cacophonie francophone

Bonjour à tous,

voilà, à partir d'aujourd'hui, j'ajoute ma voix à la cacophonie virtuelle des blogs, espaces perso, et autres serviettes éponges à egos fendus, tendus, tondus, hypertondus, gonflés, enflés, fêlés... L'avantage du monde virtuel, c'est que sa cacophonie l'est aussi (virtuelle).

A l'occasion, ce blog là prendra je l'espère un sens et une utilité.
En attendant,

et puisque c'est de rigueur ces temps-ci:
Bonne année 2009!!

Marjolaine