jeudi 22 octobre 2009

Tchécoscope 1

Hradec Kralove (HHradéts Kralové) est une ville placée à la confluence de deux fleuves. L'Elbe, et un illustre inconnu qui porte le nom d'"aigle" en tchèque, parce qu'il puise sa source dans la montagne de l'aigle, située un peu plus à l'est.
Les montagnes, je les ai aperçues samedi dernier, au cours d'une longue ballade en voiture dans la région. Les montagnes sont blanches. L'eau des fleuves est donc probablement très fraîche, la preuve, c'est que je n'ai vu personne s'y baigner... En revanche, il y a deux semaines, en me promenant, j'ai croisé un vieil homme en slip-chaussures qui se promenait au bord du fleuve. Comme personne n'avait l'air de trouver ça bizarre, je me suis dit que les tchèques sont très ouverts sur le plan vestimentaire. C'est une théorie qui s'est trouvée confirmée il y a quelques jours quand j'ai croisé Chweebaka léchant une vitrine de vêtements.
Hradec Kralove est muni d'un centre historique tout de pierres vêtu, un peu surélevé par rapport au reste de la ville. Ce centre historique a la forme d'un bateau. Il était entouré de remparts jusqu'à des temps encore très mémoriaux, et voguait sereinement sur les conquêtes et les guerres successives, dans un océan de champs, de pommiers, de noyers, de conifères et autres faunes typiques des fonds sous marins sans mer.
Bien sûr, ici, quelques façades de maison sont colorées: roses, vertes, jaunes. En été et en automne, ça n'a l'air de rien, mais en hiver, on en goûte sûrement l'intérêt avec avidité quand la nuit tombe à 16h sur un décor en noir et blanc.
A Hradec Kralove, on trouve beaucoup de parcs, les rues sont larges, le macadam a des lacunes de ci de là, ... on trouve plus de parcs que de boulangeries. Les tchèques sont pourtant gourmands, mais ils n'ont pas la tradition des petits commerces comme chez nous.
Quand je dis que les tchèques sont gourmands, c'est à prendre au pied de la lettre. Hier, à la cantine où je vais de temps en temps, on servait une spécialité dont ils se vantent peu, peut-être parce qu'ils ignorent à quel point c'est exotique pour les étrangers, c'est le plat sucré.
Entrée: une soupe.
Plat principal: une bouillie de céréales au lait, ni sucrée ni salée, arrosée de sucre glace et de chocolat en grains qui fond dessus, et d'une large louche de beurre fondu.
Dessert: tu rigoles? tu veux un dessert après ça?

C'est en vous parlant de tout cela qu'un appareil photo me manque vraiment. Certes, ces temps-ci, j'emprunte souvent les photos des autres, mais les photos des autres, c'est comme les lunettes des autres: même si la monture est sympa, on voit flou et ça irrite le cerveau.
Quand je vous propose mes photos, c'est un quart de seconde de mes yeux que je vous propose, et si mes yeux me trahissent, ils vous trahissent aussi, et cette trahison nous unit.

Aujourd'hui, faisons une minute de lecture sans image en commémoration de tous les appareils photos disparus.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire