En France, le Président de la République est le représentant du peuple, il est élu au suffrage universel direct. Il est la seule entité politique "individuelle" à être élue au suffrage universel direct.
Le Parlement est élu au suffrage universel direct, lui aussi, mais ce sont 577 députés (maximum) qui sont élus, ce qui suppose un découpage territorial des circonscriptions.
Le Sénat est composé de 348 sénateurs (maximum) élus au suffrage universel indirect.
Le Premier Ministre et les membres du Gouvernement sont nommés par le Président de la République.
Nommés. Pas élus. Parce que le Président de la République est seul. Il ne peut donc élire personne en tant que "corps présidentiel" élisant (du haut de l'Elysée) un autre "corps" gouvernant, législatif, juridique ou peu importe.
Il nomme:
Art. 8. - Le Président de la République nomme le Premier Ministre. Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement.
Sur la proposition du Premier Ministre, il nomme les autres membres du Gouvernement et met fin à leurs fonctions.
Le peuple vit, regarde, subit, s'insurge, approuve, s'en fout, bat le beurre, travaille, se lève tôt ou tard, et espère toujours que ses représentants feront preuve d'empathie et de sagesse pour le comprendre et le diriger sans lui marcher sur les pieds.
Avoir un Président de la République qui ne parle ostensiblement pas correctement la France, soit. Avoir un Président de la République qui ne comprend visiblement pas les questions des journalistes dès qu'elles s'élèvent un peu au dessus des pâquerettes, soit. Avoir un Président de la République qui dénigre ouvertement et sans complexe la culture et la littérature française, soit. Avoir un Président de la République qui nous flanque systématiquement la honte dès qu'il pointe le bout de son pied à l'étranger. Soit.
Avoir un Président de la République qui met en scène depuis pratiquement un an une campagne politique de remaniement ministériel qui n'a aucune justification dans les faits ni dans la Constitution, et qui n'a pour unique objectif presque explicite que de masquer le vide absolu de l'action gouvernementale, le manque d'inspiration, le manque d'expérience, le manque d'intelligence, le manque d'empathie, le trou noir de dignité et de sagesse, ça devient difficile à "soiter".
Que les médias prennent le relai et nous le présentent avec le même enthousiasme que s'il s'agissait de réels résultats de réelles élections démocratiques me laisse sans voix.
Parce que dans l'absolu, nous, on s'en tape que ce soit Pierre, Paul ou Mohammed qui prenne ses quartiers à Matignon, puisque de toutes façons, nous n'avons pas voix au chapitre à ce sujet. Mais nous avons voté en 1958 pour une Constitution qui engageait le Premier Ministre à diriger l'action du Gouvernement. :
Art. 21. - Le Premier Ministre dirige l'action du Gouvernement. Il est responsable de la Défense Nationale. Il assure l'exécution des lois. Sous réserve des dispositions de l'article 13, il exerce le pouvoir réglementaire et nomme aux emplois civils et militaires.
Alors on voudrait que le Premier Ministre dirige l'action du Gouvernement. On voudrait que l'action ne se limite pas à braquer le projecteur sur le cousin Machin, puis sur Truc qui passait par là et qui pose des ultimatums aussi inédits qu'insolites, avant de re-éclairer Bidule qui était là depuis le début.
Parce qu'on n'est peut-être pas très malins, mais on a quand même très bien compris, nous, que le poste de Premier Ministre est une vallée des larmes inondable, qui a brisé moult carrières politiques, creusé des kilomètres de rides et fait pousser des hectares de cheveux blancs.
Alors sérieusement, qui sont ces imbéciles heureux qui se battent pour un sacerdoce dont deux des qualités indispensables requises sont l'humilité et l'abnégation?
Ça me plombe le moral, tout ça. J'éteins ma radio et je vais me coucher.
(Articles extraits de la Constitution française de 1958, disponible sur le site de Legifrance: http://www.legifrance.gouv.fr/home.jsp)
Contente de voir que je suis pas la seule à halluciner : les médias nous présentent ce remaniement comme si c'était le changement du siècle alors qu'en fait ce sont les mêmes têtes quasi aux mêmes postes. Sans parler du changement de premier ministre qui... reste le même !
RépondreSupprimerComme bouleversement on a vu mieux !
Pour ce qui est des questions qui s'élèvent au-dessus des pâquerettes, c'est normal qu'il n'y réponde pas : il ne les voit pas passer au-dessus de sa tête ;-)