mardi 1 septembre 2009

Tendres zaveux


Qu'est ce qui fait culpabiliser votre très humble servante, ces temps-ci?
De ne pas écrire plus vite et plus amplement ses récits estivaux, oui.
Mais encore et surtout: de ne pas passer suffisamment de temps à apprendre le tchèque.

Apprendre le tchèque?? vous esbaudissez-vous! Mais quelle idée saugrenue! Mais pourquoi donc?

Eh bien par simple souci d'humanisme, chers petits lecteurs étroits d'esprit! Et alors? Parce qu'une langue n'est pas "facheune", ou économiquement rentable, ou parlée par plus d'un certain pourcentage de la population mondiale ça ne vaudrait pas la peine de l'apprendre? C'est ça? Parce qu'une langue, ça ne représente que des perspectives purement matérielles? Et les extrémistes qui prétendent qu'une langue est avant tout une autre philosophie, une autre façon d'aborder le même monde, une ouverture sur une culture, un univers référentiel différent, et qu'il faut préserver les langues comme un patrimoine garant de la diversité de l'humanité, il faudrait tous les tuer à la naissance, c'est ça? Ben d'ailleurs, on pourrait ne pas se contenter de nettoyer la surface du globe des langues inutiles, on pourrait aussi enlever quelques mots inutiles des langues encore utiles: "diversité", "curiosité intellectuelle", "désintéressement", "gratuité"...
Bravo. C'est beau. C'est grand. C'est ça la jeunesse du XXIème siècle.

Bon, j'apprends aussi le tchèque parce que c'est à peu près officiel: je vais aller passer l'année qui vient en République Tchèque.
Un lycée avait besoin d'une assistante de français. Je peux tout à fait être une assistante de français. Nous avons donc fait affaire.

Comment ça: "Et le désintéressement?"
voulez-vous en venir?
Non, mais moi c'est pas pareil... c'est l'amour de la langue française que je vais aller offrir à tous ces malheureux vikings...

Vous voilà prévenus: une année de bohème s'ouvre à ce blog. Vous me direz que la différence entre cette bohème et la précédente dont je vous ouvre les mots dans ce blog depuis quelques mois sera ténue. Je vous répondrai que ce sera plus ou moins la même qu'entre le sens propre et le sens figuré, et que si la différence et très nue, il n'y a qu'à la couvrir ou fermer les yeux.

Enfin, pour ceux qui auraient un doute, je me permettrai de rompre un instant le charme de la licence ironique pour rappeler que si je me permets de vous taxer d'incompétents étroits, c'est bien parce que nous savons vous et moi qu'il n'en n'est rien, et s'il fallait vous rassurer encore je vous prierai de remarquer qu'en première ligne de l'incompétence et de l'étroitesse, c'est bien moi qui m'installe.
L'ironie ici est à la méchanceté ce que la bataille de polochons est à la guerre nucléaire.

1 commentaire:

  1. quitte à passer pour une extrêmiste du combat en plus d'une extrêmiste de la langue, je préfère les polochons...
    en tout cas la bonne nouvelle c'est que tu vas vers l'est, donc ça nous rapproche ! même si c'est pas encore cette année qu'on va venir passer le w-e l'une chez l'autre !
    de l'utilité des blogs ;-)

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