mercredi 15 avril 2009

Varshké rit...



Vous aurez peut-être remarqué qu'il est souvent question de nourriture, sur ce blog?

Ca vous pose un problème?

Moi ça va.

Voici donc un nouvel épisode anodin, sans intérêt ni conséquences intersidérales, de ma vie à Murcia. Si anodin, et pourtant, comme dit le chanteur "le bonheur ça se trouve pas en lingots, mais en ptite monnaie".

En décembre 2006, j'étais allée passer une semaine à Vilnius, chez des amis. Pendant cette semaine, comme il faisait froid dehors, j'avais sans doute passé plus de temps à musarder dans les rayons de supermarché qu'à compter les pierres des vieilles églises. Shame on me.
Or, puisqu'on parle de pierre, ne me la jetez pas trop vite, car nous venons au fait. Dans les rayons des supermarchés Lituaniens, il y a des choses très intéressantes. Par exemple, au rayon frais, de petites barres de fromage sucré, un peu comme du fromage blanc, mais beaucoup plus sec, donc beaucoup plus fondant et gras, et à plein de parfums différents: fraise, vanille, amandes, vanille-amandes, chocolat, chocolat-amandes, fruits exotiques, pêche, pamplemousse, pomme verte... Les lituaniens appellent ça, je ne sais pas pourquoi, des "vrarshkés surélis" (alors qu'il serait tellement plus simple de les appeler "petites barres de fromage sec aromatisées et enrobées de chocolat" car les "varshkés surélis" sont enrobées de chocolat). Pendant mon séjour en Lituanie, j'avais fait de très gros efforts pour ne pas en manger plus de deux par jour.
Mais depuis la Lituanie, j'avais du mal à tenir le rythme de deux par jour, parce que je n'en trouvais plus nulle part. En fait, j'avais fini par en oublier jusqu'à l'existence.
Il y a quelques jours, je suis entrée acheter du kéfir dans un supermarché slave. Il y a une importante communauté slave à Murcia. Je dis "slave", et je le pense, parce que je ne suis pas sûre que ce ne soit que des russes. Et les slaves non-russes n'aiment pas toujours qu'on les assimile à ce peuple au passé légèrement boulimique en matière d'extension territoriale.
Il n'y avait plus de kéfir. Par réflexe, je profite d'être au rayon frais pour jeter un coup d'œil: non, pas de "varshké surélis", c'eût été trop beau. En furetant, j'arrive juste devant le congélateur. Et là, mon sang ne fit qu'un tour, mon cœur ne fit qu'un saut: tout un compartiment de "varshkés surélis", guillerettes et colorées, n'attendant qu'une main chaude pour les attraper... rayon frais, rayon froid, finalement, quelle différence? un manteau, deux manteaux, qu'est-ce que ça change?


Voilà, à trois minutes de chez moi, il y a un morceau de Lituanie dans un congélateur, pour 55 centimes d'euros pièce, tout froid, gras et sucré.
C'est beau, la mondialisation... non?

3 commentaires:

  1. c'est vraiment bon ton truc au nom imprononçable ? parce que honnêtement, du fromage industriel dans du chocolat pas suisse, je m'interroge... ^o)

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  2. Ah, c'est un appel direct et compris: je te ferai goûter dès que l'occasion se présentera! ;-)

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  3. Y a une boutique russe quelque part dans le 15ème, je passe parfois devant... Faudra que j'y rentre un jour, pour voir s'ils en ont aussi !

    Bérengère

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